Détection des extraterrestres : l'échelle de Rio a été redéfinie

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Source : FUTURA SCIENCES

Par Laurent Sacco , Journaliste

Quand et à quel point prendre au sérieux une découverte annoncée dans les médias qui pourrait laisser penser que l'on est en présence d'une manifestation de l'existence d'une civilisation E.T. ? Une échelle comparable à celle des risques que fait poser un géocroiseur existe depuis 2000 dans ce but : l'échelle de Rio.


On a beaucoup parlé récemment du Congrès international des mathématiciens (ICM, International congress of mathematicians) qui s'est tenu à Rio de Janeiro et qui a été l'occasion de décerner les nouvelles médailles Fields. Pour des exobiologistes comme Carl Sagan ou Franck Drake, les mathématiques sont certainement la clé qui nous permettrait de commencer à discuter avec une intelligence extraterrestre et à comprendre le message qu'une civilisation E.T. avancée pourrait nous avoir envoyé, comme dans le cas du film de hard science-fiction Contact.

Inspiré du roman de Carl Sagan, il a conduit le prix Nobel de physique Kip Thorne à découvrir une solution exotique des équations d'Einstein qui permettrait le voyage interstellaire via un trou de ver traversable.


L'échelle de Rio, un équivalent de l'échelle de Turin mais pour les E.T.


Reste à entrer en contact avec une telle civilisation. Les crédits alloués au programme Seti il y a quelques années par le milliardaire Yuri Milner dans le cadre de son projet Breakthrough Initiatives pourraient nous y aider. Or, en octobre 2000, également à Rio de Janeiro, a eu lieu la 51e réunion du Congrès international d'astronautique. Le Hongrois Iván Almár et l'États-unienne Jill Tarter, figure de proue de l'institut Seti (et dont on dit qu'elle a servi de modèle au personnage de Eleanor Arroway dans le roman Contact), d'introduire dans une communication (The Discovery of ETI as a High-Consequence, Low-Probability Event) ce qui a ensuite été appelé l'échelle de Rio. Quèsaco ?

En gros, il s'agit d'un ensemble de critères qui doit servir à évaluer à quel point un phénomène susceptible de signaler la présence d'une civilisation E.T. avancée doit être pris au sérieux et le niveau d'impact que ce phénomène pourrait avoir sur l'humanité. Il s'agit donc d'une sorte d'équivalent de l'échelle de Turin qui permet d'évaluer le danger présenté par la détection d'un géocroiseur. L'un des objectifs de l'échelle de Rio est de pouvoir donner aux médias et au grand public les moyens d'évaluer plus correctement les annonces qui apparaissent de temps en temps et qui mentionnent que l'hypothèse extraterrestre pourrait expliquer les phénomènes observés, comme par exemple avec la fameuse étoile de Tabby ou encore l'objet cométaire baptisé ‘Oumuamua.


L'échelle de Rio. Elisabeth Piotelat

Un calculateur était même disponible en ligne pour permettre à tout le monde d'évaluer une découverte sur l'échelle de Rio qui compte 11 niveaux d'alerte. Malheureusement, comme l'explique sur son blog Élisabeth Piotelat, représentante bien connue sur Futura de la SETI League en France, la sauce n'a pas pris et si de nombreuses personnes font du SETI@home avec leurs ordinateurs, l'échelle de Rio et son calculateur sont quasiment inconnus et surtout inutilisés.

Une mise à jour de cette échelle, à laquelle a participé Élisabeth Piotelat, vient d'être rendue publique dans la revue International Journal of Astrobiology.( Cliquer ici )  Elle s'accompagne de la mise en ligne d'un nouveau calculateur. Pensez-y au cas où on annoncerait dans les années à venir la détection d'un nouveau signal « Wow! » ou, mieux encore, un nouvel objet faisant penser au Rama d’Arthur Clarke.